13. Une rando-baignade pas comme les autres
Le 30 Juillet 2017, j'ai participé à une rando-baignade à Kef Abed à Bizerte en Tunisie.
Une jeune fille nommée Belkiss que j'ai rencontré à Ifrane en 2015, m'a contacté pour m'inviter à la rejoindre dans cette rando-baignade et j'ai accepté d'y aller avec plaisir.
La veille, je me suis bien préparée: chaussures de plage, serviette, sandwich, de l'eau dans le congélo, vêtements de rechange, paquets de jus, chapeau, crème solaire et hop ... le tout dans un sac qui pèse 8 kg (oui, les chiffres cités dans ce texte sont très importants).
Le jour J, je me rend à Tunis pour retrouver le mini bus. Je vois Belkiss après deux ans d'absence et j'avoue qu'elle n'a pas du tout changé: toujours souriante et charmante avec ses cheveux dorés et son sourire éclatant.
Je monte dans le mini-bus où il y a des voyageurs de différents âges et différentes régions de Tunis.
L'engin démarre et que l'aventure commence!
On papote un peu avec Belkiss en se racontant ce qu'on avait fait durant toute cette période sans se voir et je vois qu'elle a vraiment évolué depuis la dernière fois que je l'ai vue: elle pratique les arts marciaux, elle travaille et elle est accro aux randonnées.
Elle me donne des conseils pour réussir cette journée et pour ne pas trop sentir la fatigue: boire beaucoup d'eau, se mettre de la crème solaire toutes les deux heures et surtout, bien respirer.
Je l'écoute attentivement et je me dis que ça allait me servir mais je saurai tout gérer vu mon historique sportif au club de Tennis (lol) !
Une heure et demi plus atrd, on est au milieu de nulle part, sur une piste à côté d'une forêt.
L'aventure commence par une petite marche au milieu des bois: des épines qui me caressent les jambes et des feuillages de mini-arbres qui m'effleurent le visage, pas méchant jusque-là.
Entre temps, je converse un peu avec Belkiss et je commence à faire la connaissance de ses amis très sympathiques et drôles.
Environ 3 kilomètres plus tard, je commence à sentir un peu de fatigue et j'ai la tête qui tourne. Sous une température de 43°C, j'essaie de m'hydrater et de boire du jus pour ne pas avoir un malaise. Il faut savoir que ça fait bien des mois que mes muscles n'ont pas autant bougé.
A mi-chemin, je perds presque conscience: chaleur insupportable, tête qui brûle et corps qui souffre de partout.
(Pourquoi suis-je venue? pourquoi ne suis-je pas réstée chez moi savourer mon Dimanche avec mon chat?) étaient les seules paroles qui me tournaient en tête.
Je ne veux pas montrer cette faiblesse au reste du groupe parce que tout le monde souffre comme moi, mais eux, ils sont beaucoup plus habitués.
Je me sens très très mal, heureusement qu'on s'arrête pour prendre une pause. Je mets une serviette sur ma tête, j'essaie de parler à moi même pour me rassurer que tout va bien et que c'est juste l'effet de la fatigue.
(Tout va bien, tu ne va pas perdre conscience, tu te sens bien, tu te sens merveilleusement bien)
Un peu d'auto-hypnose m'a aidée à me ressourcer.
Belkiss voit que je me sens mal mais elle est dans la même situation que moi et prend quand même la peine de me renverser un peu d'eau sur ma tête quand elle voit que mon chapeau était sec.
Ce qu'on a fait jusque là n'était rien devant ce qui nous attend pendant les 5 prochains kilomètres: on doit traverser une mini-rivière pleine de grenouilles, sauterelles, poissons et autres espèces que je vois pour la première fois.
(Euuh, vous êtes sûrs que c'est une randonnée et non pas une caméra cachée ou encore mieux, Fort Boyard en pleine nature? )
Chaussures de plage enfilées, et on avance! Le pire dans tout ça est qu'on est au milieu de nulle part et que le seul choix qu'on a c'est "AVANCER".
Je vois mes pieds marcher dans de l'eau sale et je n'en crois pas mes yeux. J'avance en prenant mon téléphone des fois pour faire des vidéos afin d'en garder le souvenir: Sabrine qui marche dans un ruisseau contenant des grenouilles qui sautillent!!
On demande au guide combien de distance nous reste à parcourir, sa réponse est: 4 kilomètres.
Encore 4 kilomètres de torture ... c'est parti.
Entre temps, on rencontre des chevaux, des vaches ... ça nous occupe un peu pour oublier notre souffrance.
Notre objectif est d'atteindre une plage vierge appelé "Kef Abed" pour pouvoir nager après toute cette route parcourue.
Je vois l'eau de la mer de loin et je me crois rêver. Je me dis que c'est juste une illusion suite à la fatigue atroce que je ressens: pieds qui brûlent, peau en feu, tête bouillante et dos déformé.
J'ai jamais était heureuse de ma vie en voyant une plage .. JAMAIS!
Je savoure chaque détail: la couleur de l'eau, la blancheur du sable, la frâcheur de la brise, la splendeur du ciel et l'immensité des rochers ... le tableau était paradisiaque!
On s'installe, on se repose, on mange et on n'a pas trop d'énérgie pour nager.
La journée passée, vient le moment de retour ... ah oui parce qu'on na va pas y passer la nuit!
C'est parti pour encore 10 kilomètres de marche, cette fois dans la montagne.
Même quand j'y repense, j'ai mal aux jambes! Je vous laisse imaginer après la marche du matin, et la journée à la plage, on doit encore marcher 10 kilomètres avec le sac sur le dos ... ça parait impossible et pourtant, on l'a fait.
Cette fois, je fais toute la route presque seule parce que ma vitesse est supérieure à celle du groupe derrière moi mais pas assez suffisante pour rejoindre le groupe de devant donc je reste au milieu. Des exercices de respiration et de concentration sont nécessaires si non, jamais je n'aurais pu finir toute la route.
Je vois le mini-bus arriver de loin pour nous récupérer et j'ai les larmes aux yeux...
J'ai marché 20 kilomètres dans des conditions impossibles et j'ai réussi... nous avons tous réussi!
Cette aventure fut un lien fort entre mon corps, mon âme et la nature. J'ai eu le temps de parler à moi-même, de me découvrir, de voir de quoi je suis capable, de dépasser mes limites, de contempler la beauté splendide de la nature, de revoir mon amie et de rencontrer des gens merveilleux!
A refaire? certainement pas en été mais oui, absolument à refaire!
Une jeune fille nommée Belkiss que j'ai rencontré à Ifrane en 2015, m'a contacté pour m'inviter à la rejoindre dans cette rando-baignade et j'ai accepté d'y aller avec plaisir.
La veille, je me suis bien préparée: chaussures de plage, serviette, sandwich, de l'eau dans le congélo, vêtements de rechange, paquets de jus, chapeau, crème solaire et hop ... le tout dans un sac qui pèse 8 kg (oui, les chiffres cités dans ce texte sont très importants).
Le jour J, je me rend à Tunis pour retrouver le mini bus. Je vois Belkiss après deux ans d'absence et j'avoue qu'elle n'a pas du tout changé: toujours souriante et charmante avec ses cheveux dorés et son sourire éclatant.
Je monte dans le mini-bus où il y a des voyageurs de différents âges et différentes régions de Tunis.
L'engin démarre et que l'aventure commence!
On papote un peu avec Belkiss en se racontant ce qu'on avait fait durant toute cette période sans se voir et je vois qu'elle a vraiment évolué depuis la dernière fois que je l'ai vue: elle pratique les arts marciaux, elle travaille et elle est accro aux randonnées.
Elle me donne des conseils pour réussir cette journée et pour ne pas trop sentir la fatigue: boire beaucoup d'eau, se mettre de la crème solaire toutes les deux heures et surtout, bien respirer.
Je l'écoute attentivement et je me dis que ça allait me servir mais je saurai tout gérer vu mon historique sportif au club de Tennis (lol) !
Une heure et demi plus atrd, on est au milieu de nulle part, sur une piste à côté d'une forêt.
L'aventure commence par une petite marche au milieu des bois: des épines qui me caressent les jambes et des feuillages de mini-arbres qui m'effleurent le visage, pas méchant jusque-là.
Entre temps, je converse un peu avec Belkiss et je commence à faire la connaissance de ses amis très sympathiques et drôles.
Environ 3 kilomètres plus tard, je commence à sentir un peu de fatigue et j'ai la tête qui tourne. Sous une température de 43°C, j'essaie de m'hydrater et de boire du jus pour ne pas avoir un malaise. Il faut savoir que ça fait bien des mois que mes muscles n'ont pas autant bougé.
A mi-chemin, je perds presque conscience: chaleur insupportable, tête qui brûle et corps qui souffre de partout.
(Pourquoi suis-je venue? pourquoi ne suis-je pas réstée chez moi savourer mon Dimanche avec mon chat?) étaient les seules paroles qui me tournaient en tête.
Je ne veux pas montrer cette faiblesse au reste du groupe parce que tout le monde souffre comme moi, mais eux, ils sont beaucoup plus habitués.
Je me sens très très mal, heureusement qu'on s'arrête pour prendre une pause. Je mets une serviette sur ma tête, j'essaie de parler à moi même pour me rassurer que tout va bien et que c'est juste l'effet de la fatigue.
(Tout va bien, tu ne va pas perdre conscience, tu te sens bien, tu te sens merveilleusement bien)
Un peu d'auto-hypnose m'a aidée à me ressourcer.
Belkiss voit que je me sens mal mais elle est dans la même situation que moi et prend quand même la peine de me renverser un peu d'eau sur ma tête quand elle voit que mon chapeau était sec.
Ce qu'on a fait jusque là n'était rien devant ce qui nous attend pendant les 5 prochains kilomètres: on doit traverser une mini-rivière pleine de grenouilles, sauterelles, poissons et autres espèces que je vois pour la première fois.
(Euuh, vous êtes sûrs que c'est une randonnée et non pas une caméra cachée ou encore mieux, Fort Boyard en pleine nature? )
Chaussures de plage enfilées, et on avance! Le pire dans tout ça est qu'on est au milieu de nulle part et que le seul choix qu'on a c'est "AVANCER".
Je vois mes pieds marcher dans de l'eau sale et je n'en crois pas mes yeux. J'avance en prenant mon téléphone des fois pour faire des vidéos afin d'en garder le souvenir: Sabrine qui marche dans un ruisseau contenant des grenouilles qui sautillent!!
On demande au guide combien de distance nous reste à parcourir, sa réponse est: 4 kilomètres.
Encore 4 kilomètres de torture ... c'est parti.
Entre temps, on rencontre des chevaux, des vaches ... ça nous occupe un peu pour oublier notre souffrance.
Notre objectif est d'atteindre une plage vierge appelé "Kef Abed" pour pouvoir nager après toute cette route parcourue.
Je vois l'eau de la mer de loin et je me crois rêver. Je me dis que c'est juste une illusion suite à la fatigue atroce que je ressens: pieds qui brûlent, peau en feu, tête bouillante et dos déformé.
J'ai jamais était heureuse de ma vie en voyant une plage .. JAMAIS!
Je savoure chaque détail: la couleur de l'eau, la blancheur du sable, la frâcheur de la brise, la splendeur du ciel et l'immensité des rochers ... le tableau était paradisiaque!
On s'installe, on se repose, on mange et on n'a pas trop d'énérgie pour nager.
La journée passée, vient le moment de retour ... ah oui parce qu'on na va pas y passer la nuit!
C'est parti pour encore 10 kilomètres de marche, cette fois dans la montagne.
Même quand j'y repense, j'ai mal aux jambes! Je vous laisse imaginer après la marche du matin, et la journée à la plage, on doit encore marcher 10 kilomètres avec le sac sur le dos ... ça parait impossible et pourtant, on l'a fait.
Cette fois, je fais toute la route presque seule parce que ma vitesse est supérieure à celle du groupe derrière moi mais pas assez suffisante pour rejoindre le groupe de devant donc je reste au milieu. Des exercices de respiration et de concentration sont nécessaires si non, jamais je n'aurais pu finir toute la route.
Je vois le mini-bus arriver de loin pour nous récupérer et j'ai les larmes aux yeux...
J'ai marché 20 kilomètres dans des conditions impossibles et j'ai réussi... nous avons tous réussi!
Cette aventure fut un lien fort entre mon corps, mon âme et la nature. J'ai eu le temps de parler à moi-même, de me découvrir, de voir de quoi je suis capable, de dépasser mes limites, de contempler la beauté splendide de la nature, de revoir mon amie et de rencontrer des gens merveilleux!
A refaire? certainement pas en été mais oui, absolument à refaire!
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