67. J'ai regardé le film "La voix de Hind Rajab"
J’étais assise dans une salle sombre et glaciale, à côté de mon mari. Il me tenait la main de temps à autre, mais malgré sa présence, je me sentais terriblement seule. Seule face à la voix de Hind. Hind Rajab , petite Palestinienne de cinq ans, à la voix angélique, résonnait dans toute la salle, portée par une technologie Dolby Atmos si puissante qu’elle semblait s’infiltrer jusque dans les recoins les plus profonds de mon esprit. À peine cinq minutes après le début du film, je me suis retrouvée à sangloter en silence, veillant à ne pas déranger les spectateurs autour de moi. J’essayais d’ignorer les craquements de pop-corn et les froissements de paquets de chips, me concentrant sur cette conversation qui aura duré trois heures dans la vraie vie. Trois heures pendant lesquelles Hind est restée coincée dans une voiture, prise pour cible par l’armée israélienne. Trois heures recroquevillée sous un siège, sans eau, sans nourriture, sans accès aux toilettes. Vous imaginez ? Une enfant de c...